Qui sont les EHP ?

Les enfants à Haut Potentiel représentent 2 à 3 % de la population scolaire tous milieux confondus. Un tiers d’entre eux sont en situation d’échec scolaire relatif ou massif.

Savoir les détecter est important pour mieux les prendre en charge. La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école rappelle cette nécessité.

Un élève brillant n’est pas forcément un enfant précoce. Un enfant précoce n’est pas forcément un élève brillant.

L’extrait du Bulletin officiel n° 45 du 3 décembre 2009 nous rappelle qui sont les enfants dits “précoces”:

“1 – Un bref rappel : qui sont les élèves intellectuellement précoces ?

L’attention est portée depuis quelques années sur la situation, apparemment paradoxale, des élèves qui, bien que présentant de remarquables capacités intellectuelles, ne réussissent pas dans les apprentissages scolaires. Leur comportement et leurs performances ne sont pas ceux que l’on pourrait attendre au vu de leur très bon développement intellectuel, le plus souvent validé par des tests d’intelligence. Certains d’entre eux rencontrent même d’importantes difficultés en classe pouvant les conduire à des redoublements et à un désinvestissement progressif de l’école, souvent accompagné de désarroi psychologique et/ou de troubles des conduites (le rapport remis au ministre de l’Éducation nationale en janvier 2002 constituait une synthèse de cette question qu’il convient de compléter par la nécessaire actualisation de certains points et la prise en compte des récentes études scientifiques et pédagogiques).

Si l’approche de la situation de ces élèves fait aujourd’hui l’objet d’une certaine convergence des points de vue des professionnels de l’enfance et des familles, les enfants concernés ne constituent pas une population identifiable comme telle. Il faut souligner la très grande diversité de leurs profils (langage, mémoire, adaptation, motivation, personnalité, etc.). Ils n’ont en commun que le fait de bénéficier de certaines capacités remarquables et l’écart constaté entre ces capacités et les performances réalisées, en particulier en milieu scolaire.

Cette extrême diversité peut expliquer la variété des termes employés pour identifier ces élèves : « intellectuellement précoces », « doués », « surdoués », « talentueux », « à haut potentiel », « manifestant des aptitudes particulières », etc. À travers les mots, ce sont des concepts différents qui sont utilisés. D’un pays à l’autre, d’un contexte à l’autre, parfois d’un établissement à l’autre, on ne parle pas exactement des mêmes élèves. Si, en France, la dénomination « élèves intellectuellement précoces » a été majoritairement adoptée, elle est souvent contestée, en particulier dans la communauté universitaire. Les textes officiels retiennent une expression plus ouverte : « élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières ».

Il ne saurait être question d’entreprendre un repérage systématique des enfants présentant des potentialités intellectuelles exceptionnelles. Ceux-ci sont en général bien accueillis, adaptés à l’école et, pour leur grande majorité, en situation de réussite scolaire. Il s’agit en revanche d’apporter l’aide et l’accompagnement nécessaires à la minorité qui, parmi eux, est en souffrance (ou est susceptible de l’être).

L’hypothèse d’un écart entre les compétences attribuées et des difficultés avérées dans un ou plusieurs domaines d’apprentissage est donc le point de départ de l’interrogation qui justifiera une évaluation approfondie. Celle-ci nécessite l’éclairage des regards complémentaires des professionnels spécialisés.

L’évaluation psychologique et intellectuelle est indispensable à l’analyse des difficultés d’apprentissage et à la reconnaissance des potentialités intellectuelles de l’élève quelles qu’elles soient. La transmission des informations qui en sont issues appelle, au-delà de la responsabilité professionnelle propre aux psychologues, quelques remarques :

– Si le quotient intellectuel (QI) a longtemps été utilisé comme unique critère pour repérer les enfants intellectuellement précoces, il est aujourd’hui considéré comme un simple indicateur parmi d’autres. Les performances aux tests d’intelligence ne sont que des approximations du fonctionnement cognitif d’un sujet dans un domaine général ou particulier, et leur interprétation par les psychologues se fait en association avec d’autres informations psychologiques, pédagogiques et personnelles.

– Le QI ne peut rendre compte à lui seul de la diversité des formes de l’intelligence. Le recueil d’autres données psychologiques est nécessaire. Comme dans certains pays, les procédures d’identification des enfants à haut potentiel intellectuel devraient intégrer des indicateurs complémentaires (créativité, motivation, environnement…).

– La mesure de l’intelligence, sensible à de nombreux paramètres et dépendante du test utilisé, s’exprime habituellement en valeurs relatives (indices ou Q.I.) qui incluent des erreurs de mesure et impliquent l’utilisation d’intervalles de confiance. Ces données psychométriques ne sont que des approximations, elles remettent nécessairement en question toute référence à un seuil (120, 125, 130, 150…).

– Le diagnostic de précocité intellectuelle, élargi désormais à celui de haut potentiel ou de talent, est l’aboutissement d’un processus collectif d’évaluations et d’échanges qui implique dans le système éducatif l’ensemble des professionnels concernés et les parents.

– Les informations psychométriques sont des données confidentielles et leur utilisation se fait avec retenue, dans le souci de la protection des personnes ; la qualification de précocité intellectuelle appliquée à un enfant a des implications dans sa vie et celle de sa famille qui, bien que méconnues et peu étudiées, ne sont pas anodines et imposent réserve et réflexion.

Le diagnostic de précocité intellectuelle est l’aboutissement d’un processus collectif d’évaluations et d’échanges entre les équipes pédagogiques et les parents. Si le QI a longtemps été utilisé comme unique critère pour repérer ces enfants, il est aujourd’hui considéré comme un simple indicateur parmi d’autres.

Les profils de ces enfants peuvent être très différents. La majorité suit un cursus scolaire sans problème et tous ne vivent pas une scolarité perturbée.

Certains rencontrent, néanmoins, des difficultés :

  • à s’adapter aux situations. scolaires (ennui, faible intérêt…) ;
  • en écriture, en savoir-faire pratique, dans la capacité à entrer en relation, à coopérer avec d’autres et dans la maîtrise des émotions ;
  • personnelles sans liens avec leur potentialité.

Un repérage en classe doit être réalisé par un professionnel afin de poser un diagnostic et de permettre à l’enfant de s’épanouir et de réussir sa scolarité.

“La réussite d’un enfant intellectuellement précoce ou manifestant des aptitudes particulières nécessite parfois des aménagements de son parcours scolaire tels que les prévoit le code de l’Education dans son article L321-4” – Circulaire N° 2009 – 168 du 12.11.2009 parue au BO n° 45 du 3.12.2009.