LE
DOMAINE DE FONDS SAINT-JACQUES
SAINTE-MARIE
MARTINIQUE
Année scolaire 2013-2014 – Première S1/S2 – Micheline Marlin-Godier
Dans le cadre du développement de l’éducation artistique et culturelle et de la mise en œuvre des parcours d’éducation artistique et culturelle pour tous, a été initiée avec un groupe de 20 élèves de première S, l’action Adopter un monument.
Le monument qui a été retenu est le CCR- Centre Culturel de Rencontre- Domaine de Fonds Saint-Jacques situé à Sainte-Marie.
Cette action doit permettre aux élèves de :
-s’approprier cet élément de leur environnement proche, dans sa dimension historique, patrimoniale, archéologique, culturelle et économique,
-devenir les ambassadeurs du CCR auprès de la communauté éducative du lycée Nord-Atlantique,
-s’inscrire dans une démarche de valorisation de leur territoire de proximité.
Nous vous convions donc, à la suite de
Brice, Mariane, Aurélien, Mélissa, Natân, Neptula, Bryan, Djaël, Jérémie, Lauriane, Thomas, Typhaine, Jonathan, Montaigne, Marvin, Yasmina, Julien, Coraline, Naomi, Donnelya
à la découverte de ce haut lieu de notre territoire.
Bonne lecture !
Micheline Marlin-Godier
Professeure d’histoire-géographie
Présentation du domaine de FondsSaint-Jacques
Fonds Saint-Jacques est une ancienne habitation-sucrerie, construite et exploitée au milieu du 17ème siècle par les moines de l’ordre des Dominicains.Ce domaine est aujourd’hui labellisé centre culturel de rencontre.Fonds Saint-Jacques est situé dans la commune de Sainte-Marie en Martinique plus précisément en fond de vallée, à côté de la rivière Saint-Jacques. Le domaine occupait à l’origine 230 hectares, il ne compte plus que deux hectares.Comment s’y rendre ? : A la sortie du bourg de Sainte-Marie en direction du Nord, empruntez la nationale 1, puis la départementale 23, le domaine se situe à la rue du Pavé au quartier Saint-Jacques.
A l’entrée du domaine, on aperçoit à droite et à gauche deux rangées de bâtiments.Tout d’abord, à droite, longeant la rivièrel’ancienne cuisine et l’écurie. Puis l’ancien couvent et le magasin qui servait d’entrepôts. En face de ces bâtiments, sur la partie sud du site, nous observons la chapelle,puis la purgerie qui était un lieu où on entreposait le sucre. Face à l’entrée, à l’ouest, nous voyons, les ruines de lasucrerie,de la distillerie et de l’ancien moulin.
Ci-dessus une photo de la cuisine et du magasin
Levert Aurélien, Alfride Bryan, Broizat Thomas, Gautard Marvin
Aux origines du domaine…
Actuellement, à Sainte-Marie nous pouvons observer et découvrir le seul Centre Culturel de Rencontre de la Caraïbe et des outre-mer. Il s’agit d’un site historique où chaque ruine et chaque pierre a quelque chose à raconter.Il faut savoir qu’en 1654-1655 a eu lieu la guerre des Caraïbes au cours de laquelle les colons français en quête de terres ont entrepris de chasser les Caraïbes de la Cabesterre (la région Est de la Martinique). A la suite de cet évènement, en 1659, la veuve de l’ancien gouverneur de la Martinique, Jacques du Parquet fait don aux pères dominicains de terres afin d’y bâtir un couvent, une église et une sucrerie en remerciement de leur contribution au règlement du conflit. L’habitation Fonds Saint-Jacques est née. Les terres sont exploitées en tabac, manioc, canne à sucre, cultures vivrières. Le domaine est alors dirigé par le père Boulogne. A cette époque le nombre d’esclaves qui y travaillent s’estime à 40 mains. Vers la fin du XVIIème siècle le père Temple prend les rênes du domaine, il change l’architecture de ce site et lance la production du tafia (l’ancêtre du rhum).
Le père Jean-Baptiste Labat, âgé de 33ans, s’installe à Fonds-Saint-Jacques en 1696. Grâce à lui, la sucrerie est agrandie et les systèmes de purge sont améliorés ce qui fera connaître au domaine une nouvelle prospérité et une croissance économique.
Au début du XVIIIème, le père Labat quitte l’habitation, cependant le domaine garde tout son éclat grâce à ce personnage ingénieux.
Le père Labat est né en 1663, il exerce diverses professions : professeur de mathématiques, philosophe, mais il est aussi un missionnaire dominicain. Il arrive en Martinique en 1694, puis dirige la paroisse de Macouba. Il est nommé après un voyage en Guadeloupe, procureur-syndic des missionnaires des îles d’Amérique en 1696 et réside alors à Fond Saint-Jacques.Après avoir quitté l’habitation Fonds Saint-Jacques, il entreprend plusieurs voyages dans les Antilles et rentre en Europe en 1705.En 1722, il publie un ouvrage majeur Nouveau voyage aux Iles de l’Amérique. Le père Labat meurt en 1738 reclus au couvent de Saint-Honoré. |
NORDIN Mélissa, NIEGER Yasmina, MEYER Typhaine, BILLARD Brice
LA PROSPERITE DE L’HABITATION SUCRIERE AU 18ème SIECLE.
La Prospérité du domaine est liée à l’action d’un religieux de l’ordre des Dominicains: le révérend père Labat.
Le père Labat arrive à l’habitationen 1696, et il fait de ce lieu un modèle d’habitation-sucrerie pour l’ensemble de l’île. C’est ainsi qu’il fait construire une purgerie, il s’agit d’un local dans lequel s’effectue la décantation du sucre dans des moules en terre cuite en forme d’entonnoirs. Cette technique de décantation permetla cristallisation du sucre avant d’obtenir des pains de sucre. Le père Labat apporte aussi des modifications techniques au moulin et à la distillerie de la sucrerie, il installe notammentdeuxalambics (machine permettant la distillation et la fabrication du rhum)ce qui lui permet d’augmenter les rendements, et de produire 7200 litresd’eau-de-vie (de rhum) par an.L’habitation compte alors 90 esclaves en 1701.
Le père Labat quitte la Martinique en 1705 mais les modifications apportées par ce dernierentraînent la prospérité de l’habitationtout au long du 18èmesiècle : en 1741 la populationesclave est estimée à 138, puiselle atteint 1000 esclaves en 1762. Entre 1769 et 1770 tous les bâtiments ont été reconstruits, les rendements continuent d’augmenter et atteignent par exemple 190 000 litres de sucre par an.
Cette prospérité va s’estomper vers le 19èmesiècle du fait des bouleversements qui affectent le domaine.
Alambic du Père Labat Plan de l’habitation
DALMAT Djaël BOURGEOIS Jérémie CHABAL Jonathan MERGIRIE Marianne
Les mutations du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème siècle
au domaine de Fonds Saint-Jacques.
Construit en 1659 par les pères Dominicains, le domaine de Fonds Saint-Jacques est actuellement le seul Centre Culturel et de Rencontre dans la Caraïbe. A ses débuts, le domaine abritait essentiellement une habitation sucrerie employant des esclaves. Au fil des années et particulièrement à partir de la révolution industrielle ce domaine connait de nombreux propriétaires et de nombreuses modifications industrielles.
Ce n’est qu’en 1848, à la suite à l’abolition de l’esclavage que le domaine emploie des salariés rémunérés qui poursuivent l’activité. Puis il passe très vite sous la direction de la colonie qui le transforme en centre d’éducation et de correction pour les jeunes délinquants. A partir de 1892, sous l’influence d’un propriétaire André Prévoteau Le PelletierDuclaryqui en assure la gestion, le domaine devient une usine centrale.C’est-à-dire qu’elle s’inscrit dans le mouvement de la révolution industrielle, développée au 19ème siècle en Martinique et qui regroupe de nouveaux processus de transformation de la canne à sucre récoltée sur plusieurs habitations, dans des usines qui utilisent des techniques industrielles nouvelles.
On installe alors dans la sucrerie un générateur à vapeur de même que onze turbines qui séparent le sucre des mélasses, deuxmoulins Fletscher remplacent les rolls (cylindres broyeurs) pour broyer la canne.
Malgré tout cela l’usine cesse de fonctionner en 1903, l’activité de la canne et du sucre connaît alors une grave crise en Martinique, l’usine est mise en liquidation. Le domaine est morcelé en 1933 et la colonie de la Martinique ne conserve que 11 hectares sur les 230 hectares d’origine.
BAZAS Neptula, REGULUS Natân, SAINTE-ROSE Naomi, VENTURA Donnellya
Les transformations du site depuis les années 1950.
Le domaine de Fonds Saint-Jacques est actuellement un centre culturel de rencontre qui s’étend sur une superficie de deux hectares, depuis la route départementale jusqu’à la rivière Saint-Jacques. Ce site a connu plusieurs transformations, durant quatre siècles, mais à partir du milieu du XXème siècle, le lieu connaît des mutations nouvelles. En effet, en1948 le domaine de Fonds Saint-Jacques devient la propriété du tout nouveau département de la Martinique, qui y installe le Service des Eaux et Forêtsaujourd’hui l’ONF (Office National des Forêts). Au cours de cette même année les premières restaurations de la purgerie sont faites.Cette activité du Services Eaux et Forêts s’arrête en 1960. A partir de1968des chercheurs de l’université de Montréal au Canada s’installent sur le site, ils en font un centre de recherche sur les sociétés antillaises. En 1987, le site connait une nouvelle transformation, il devient un centre culturel départemental sous la responsabilité du Conseil Général de la Martinique, et Fonds Saint-Jacques devient un centre de création artistique et un site touristique. Mais en 1988 le domaine perd neuf hectares en passant de onze à deux. De 1988 à 1993 l’habitation dont la valeur patrimoniale est désormais reconnue fait l’objet de fouilles archéologiques exécutées par Colette LETON, une archéologue du Centre d’Etudes et de Recherches Archéologiques (CERA) de la Martinique.En 2001,une nouvelle étape de la vie du domaine commence, il se voit décerner le label de Centre Culturel de Rencontre (CCR) qui vise à développer des projets artistiques et culturels en harmonie avec un site patrimonial majeur qui se met au service de la création. Le domaine de Fonds Saint-Jacques est le seul CCR de la zone Caraïbe et de l’outre-mer français.Tous les travauxentrepris au cours de cette périodeont été financés par le Conseil général de la Martinique et exécutés sous le contrôle du ministère de la Culture (DAC, service régional de l’archéologie). L’habitation Saint-Jacques est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1980.
LORNE Lauriane MARCEL Julien MOMPHILE Montaigne PERTAYS Coraline
L’étude de notre passé
L’archéologie c’est l’étude scientifique des civilisations anciennes basée sur l’analyse de leurs traces matérielles. Tous les objets créés par l’Homme possèdent une adresse civique. L’importance de l’archéologie pour la conservation du passé de la Martinique est d’autant plus grande qu’elle nous a permis d’avoir un témoignage et un lien directs avec l’histoire des esclaves. Puisqu’il n’y a point d’écrits directs des esclaves, on se réfère donc aux notes des propriétaires et des autorités ; et grâce à l’archéologie à l’étude des traces que les esclaves ont laissées.
Le domaine de Fonds-Saint-Jacques est un site archéologique d’une grande envergure, on y retrouve de nombreux objets et bâtiments ayant servi à la production de sucre de cannes et de rhum du XVIIème au XIXème siècle. Des fouilles archéologiques ont été faites de 1988 à 1992 et ont permis de déterminer précisément le rôle de chaque machine industrielle par exemple les 2 moulins Fletscher qui ont été utilisés pour presser la canne.
C’est grâce à une archéologie préventive qu’un cimetière d’esclaves a été retrouvé non loin du domaine lors du projet de construction de la route départementale 23.
L’archéologie est donc un atout pour la connaissance des civilisations anciennes et pour la préservation du patrimoine.
BILLARD, NORDIN, NIEGER, MEYER
Intérêt et importance du site archéologique de Fonds Saint-Jacques
Entre 1988 et 1992 des fouilles ont été réalisées sur le site de Fonds Saint-Jacques par les archéologues du Centre d’études et de Recherches Archéologiques (CERA) afin de mettre à jour les vestiges.
Les fouilles ont permis d’identifier la chaufferie, les vestiges de la distillerie, des moulins de Fletcher de la sucrerie ainsi que des fosses et des turbines. Ces découvertes datent du 17eme au 19eme siècle.
Un cimetière d’esclaves a été aussi découvert à proximité du domaine et a été fouillé entre 1991 et 1992, ce terrain appartient aujourd’hui à un privé.
L’intérêt de ces découvertes a été de mieux connaître les méthodes de la fabrication du rhum et du sucre du 17eme au 19eme siècle, mais elles ont aussi une importance culturelle, patrimoniale et éducative forte pour toute la Martinique.
BOURGEOIS Jérémie
DALMAT Djaël
CHABAL Jonathan
MERGIRIE Marianne
Les techniques utilisées par l’archéologue
Les techniques utilisées incluent des outils sophistiqués permettant à l’archéologue d’analyser et d’interpréter les vestiges matériels du passé et leur contexte par opposition à l’histoire qui privilégie les sources. La première fouille effectuée au domaine de Fonds Saint-Jacques a été réalisée en 1988.
Pour identifier un vestige, l’archéologue doit définir précisément les objectifs du projet puis utiliser des méthodes et des techniques de travail appropriées. La recherche est inséparable de toute intervention, bien qu’il n’y ait pas de recette unique, mais c’est à l’archéologue d’identifier et d’utiliser la meilleure méthode disponible.
Pour travailler sur un site, l’archéologue pratique des fouilles qui permettent d’établir des stratigraphies, à partir desquelles on établit des séquences d’occupation du sol et on retrace la chronologie des vestiges mis au jour.
Pour découvrir un vestige, l’archéologue utilise la « prospection » visant à localiser les sites qui ont été occupés en les différenciant des espaces vides.
Pour dater un site, l’archéologue utilise des méthodes de datation qui permettent de situer dans le temps un objet, des restes de fossiles, et d’estimer une date la plus précise possible. Si le Carbone 14 est la méthode qui vient à l’esprit instantanément, ce n’est qu’une méthode parmi les autres. Suivant l’objet à dater, le contexte de sa découverte, la matière et la quantité que l’on peut prélever, plusieurs techniques sont déployées.
Broizat Thomas, Levert Aurélien, Alfride Bryan, Gautard Marvin
Quel est l’intérêt économique de la recherche archéologique ?
En quoi l’archéologie est-elle un vecteur de développement économique pour un territoire ?
Sur un territoire, la recherche archéologique revêt un intérêt économique et aussi un intérêt patrimonial, dans le but de mettre en valeur celui-ci.
L’intérêt patrimonial de l’archéologie est privilégié par les populations puisqu’il témoigne du temps passé, il est essentiel et vivant, et il irrigue plusieurs segments de la société.
Mais l’archéologie peut-être aussi un vecteur du développement économique sur un territoire. Des emplois peuvent être créés dans ce domaine, tel que :
-le métier d’archéologue qui permet la découverte de plusieurs sites historiques. -le métier de professeur qui enseigne l’histoire liée à ces sites. -les métiers de la culture (directrice de centre culture, animateur culturel, guide-conférencier…)
Enfin, au plan économique, les sites archéologiques sont aussi importants pour l’industrie du tourisme et ils sont une source de revenu pour un territoire.
L’archéologie s’insère donc complètement dans la dynamique du développement d’un territoire.
LORNE Lauriane
MARCEL Julien
MOMPHILE Montaigne
PERTAYS Coraline
Comment devenir archéologue ?
L’archéologie s’intéresse aux vestiges du passé et à la culture matérielle.
C’est un métier spécialisé dans la recherche de l’évolution humaine. Il permet à la population de s’informer sur son patrimoine et surtout d’y avoir accès.
Devenir archéologue requiert une formation spécifique plus ou moins longue.
Après un bac général et une licence d’histoire et d’archéologie (de 3 ans), le futur archéologue a la possibilité de poursuivre son cursus par un master puis un doctorat en archéologie.
Il y a donc deux cursus différents pour devenir archéologue :
- Un Bac +5 qui correspond à un master ;
- Un Bac +8 qui correspond à un doctorat.
Ventura Donnellya
Sainte-Rose Naomi
Regulus Natân
Bazas Neptula