L’histoire du collège Cassien Sainte-Claire

Né à Saint-Pierre en 1801, Monsieur Cassien Sainte-Claire est fils d’une famille d’ouvrier pauvre.

Il fut d’abord apprenti ébéniste puis se tourna vers l’enseignement.

Scolarisé à Saint Pierre, il obtiendra son Brevet Elémentaire, puis son Brevet supérieur  et finalement son Certificat d’Aptitude Pédagogique.

27 avril 1848, décret d’abolition de l’esclavage prescrivant entre autre le droit à l’instruction pour les nouveaux citoyens libres. Cela impliquait la création d’écoles.

Mais à l’époque, les écoles en Martinique étaient tenues par les religieux et réservées à une partie de la population:

– les frères Ploërnel pour les garçons

– les sœurs de Saint-Joseph de Cluny pour les filles.

19 novembre 1878, Les Républicains majoritaires au Conseil Général de la colonie votèrent pour que des écoles laïques soient ouvertes dans la plupart des communes de l’île et ce avant l’application de la Loi Jules Ferry en 1882. Ainsi le 21 juillet 1881, le Lycée de Saint Pierre (qui deviendra le Lycée Victor Schœlcher) fut inauguré et trois ans plus tard, un pensionnat colonial de jeunes filles (actuellement Lycée de Bellevue) ouvrit ses portes à Saint Pierre…

L’installation de cette école publique, laïque, école de la République ne se fera pas sans mécontentement. On garde dans notre patrimoine culturel une chanson populaire de l’époque dont voici quelques paroles :

« Hurard1 mété lékol lyik pou montwé ti nég palé fwansé… »

Faute d’enseignants en nombre suffisant et sans solutions venant de la Métropole, le Conseil Général vote une motion décidant de recruter, former et salarier les nouveaux maîtres d’école dans la colonie. Pour ce faire, un concours est organisé par le Conseil Général  pour recruter ces nouveaux enseignants. Le major de promotion (le 1er à réussir) n’est autre que Monsieur Cassien Sainte-Claire qui va militer pour l’école publique laïque  et qui va terminer sa carrière à la tête de l’instruction publique en Martinique.

1 – Monsieur Marius HURARD était avocat, président du Conseil Général (1880-1883) mais aussi maire de Saint Pierre et député. Il mourut le 8 mai 1902 lors de l’éruption de la Montagne Pelée.