Exposé sur le Musée du Quai Branly thématique: Art et pouvoir

Art et pouvoir du quai Branly

L’art et la politique

L’art et le pouvoir politique, le seul thème dont il sera question ici, entretiennent des relations fréquentes et inévitables. Le pouvoir, par définition, cherche à être suivi, obéi, soutenu : artistes et œuvres d’art peuvent être des auxiliaires précieux de cet objectif, ce qui n’implique pas que le pouvoir ne puisse soutenir l’art et les artistes pour d’autres raisons, ne serait-ce que simplement esthétiques… De leur côté, les artistes souhaitent que leurs œuvres soient vues, diffusées, éventuellement rémunérées, voire célébrées. Quelle que soit la nature de leurs ambitions, les artistes sont donc amenés à se déterminer par rapport au pouvoir politique de leur temps, qu’ils choisissent de le servir, de le combattre ou de se montrer indifférents, avec toutes les nuances possibles.

1992 : une passion présidentielle et une rencontre

Jacques Kerchache, marchand d’art et spécialiste en art africain, essaie dès le début des années 1990 de faire entrer les « arts premiers » au Musée du Louvre. En 1990, il signe dans le journal Libération un article sur ce sujet ; il rencontre Jacques Chirac, alors maire de Paris. Ce dernier, qu’on dit passionné par les « arts premiers », est élu président de la République en 1995. Dès son arrivée à la tête de l’État, il demande l’ouverture d’un département des arts premiers au Musée du Louvre. Un an plus tard, il annonce le projet de création d’un nouveau musée, qui rencontre rapidement une opposition, notamment avec une grève des collaborateurs du musée de l’Homme en 1999 qui s’opposent au démantèlement des collections de ce dernier et critiquent la primauté du choix esthétique au détriment des considérations scientifiques.

Les collections du Musée national des Arts Africains et Océaniens (MAAO), fermé en 2003, sont également destinées à y être transférées depuis le Palais de la Porte Dorée.

Un concours d’architecture est lancé en 1999, désignant Jean Nouvel comme architecte. La construction est ensuite effectuée par la société Joseph Paris.

1995 : le projet est lancé

A peine élu président de la République, il s’empresse de déclarer que « le Louvre ne peut rester un grand musée s’il ignore les arts de 70% de la population mondiale ».

Jacques Chirac constitue une commission de réflexion sur la place des arts primitifs dans les institutions muséales françaises. Il est entendu que les collections qui alimenteront ce nouveau musée proviendront des fonds du musée de l’Homme et de celui du musée des Arts d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie (MAAO) : c’en est fait, la guerre des musées est déclarée.

 

Inauguration

Ce musée est inauguré le 20 juin 2006 par Jacques Chirac, en présence notamment de Kofi Annan, Rigoberta Menchú, Paul Okalik, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Claude Lévi-Strauss. Le musée du quai Branly a le statut d’établissement public administratif. Il est placé sous la double tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le musée est ouvert au public depuis le 23 juin 2006.

Les présidents et les musées

Georges Pompidou conçut « son » centre d’Art moderne, Beaubourg -encore appelé centre Pompidou-, Valéry Giscard d’Estaing fit « le musée d’Orsay », François Mitterrand lança « son » Grand Louvre et créa « sa » bibliothèque. A l’instar de ses prédécesseurs, Jacques Chirac inaugure « son » musée des Arts et des civilisations, le musée du quai Branly, le 23 juin 2006….

Aymerick.C

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