Des élèves du LP Lumina Sophie à la rencontre de la mémoire de l’esclavage au Mémorial Act de Pointe-à-Pitre

La visite des élèves

La visite des élèves

Le Lycée professionnel Lumina Sophie a inscrit dans son projet d’établissement une visite obligatoire au Mémorial Act pour les classes de terminale. En ce début d’année, c’était la première fois qu’un tel déplacement était organisé à la Guadeloupe et ce ne sera sans doute pas la dernière.


« Pour une première fois dans ma vie, j’ai pris l’avion, c’est comme si j’étais dans un bus. La Guadeloupe est une belle île, comme la Martinique, et elle se ressemble »
Ces quelques mots de l’une des élèves qui a fait le voyage en Guadeloupe pour la visite du Mémorial Act témoignent d’un peu d’innocence, d’un peu d’insouciance mais sont surtout le reflet d’une certaine soif de connaissance.
Mais pour raconter il faut se donner le Temps : la mémoire de l’esclavage est incompatible avec le zapping.

Le projet pluridisciplinaire que nous avons initié et consistant à emmener deux classes de terminales (Vente et Commerce) , soit 41 élèves accompagnés de 6 enseignants, au Mémorial Act a pris au moins sept mois avant de se concrétiser le 20 janvier 2017.
Bien entendu, il y a une exigence pédagogique, sobrement intitulé « Identités et diversités » dans le programme de bac pro terminale, qui néanmoins correspond bien, en tant que martiniquais, à nos questionnements quotidiens.
Les élèves et leurs parents ont largement participé au financement du projet, c’était devenu le leur, avec une contribution de la CTM.

Le Mémorial Act est, pour illustrer ce thème, une occasion sans égale car proche de nous. En effet, lorsque tout est fluide, nous pouvons y être en un peu plus d’une heure.
Les élèves ont été fascinés par les dimensions, de cet espace mémoriel. Ils ont compris que par son gigantisme et son design, ce monument était à la hauteur de l’importance de l’évènement dont il symbolise la mémoire.
Nous avions étudiés les poètes de la francophonie, de la négritude, Césaire, Senghor, Damas, qui figurent au programme du bac pro.

A un moment de la visite, les élèves ont pu constater la mise en exergue du télescopage des univers que représentent ces poètes. Un élève l’exprime ainsi « la salle que j’ai préféré était celle où le vidéoprojecteur projetait l’image des esclaves enchainés dans la cale du bateau pendant que le hautparleur émettaient le son de la vague, le grincement des planches et le gémissement des esclaves, cela donnait le sentiment de partager la sensation d’oppression que pouvait ressentir des êtres empilé les uns sur les autres ».

Les deux heures passées à visiter le musée, sans téléphones portables, donc dans un vrai déroulé du temps, rythmé par les explications des guides et les compléments des audio-guides se sont achevées par une petite conférence, dans une salle mise à notre disposition par Thierry l’Etang, le directeur scientifique. Alain Anselin, anthropologue nous a narré certaines révoltes des esclaves dés le navire négrier.
Partir de très loin pour comprendre les raisons de la traite des Noirs dans le commerce triangulaire (c’est l’un des points du programme de première année en histoire), suivre une chronologie qui passe par les abolitions à la suite de combats et comprendre que ceux-ci se poursuivent , c’est déjà un chemin pour ces jeunes martiniquais , leur

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