Contrairement aux idées reçues, la canne à sucre exige beaucoup d’eau dans sa croissance. C’est en effet une plante de la famille des roseaux.
La culture de la canne à sucre exige plus de 100 mm d’eau par mois et ce, durant près de 7 mois. Le rendement minimum attendu sur une exploitation est de 6 tonnes à l’hectare.
Les sols spongieux comme les planèzes* sud et est de la Montagne Pelée, riches en cendres volcaniques, lui conviennent parfaitement.
La canne à sucre témoigne du passé colonial et esclavagiste de la Martinique. C’est sur cette culture que s’est construite la fortune des planteurs « békés », des premiers colons français. Cette culture est directement venue au XVIe siècle de l’empire colonial portuguais, en particulier des senhores de engenho, les planteurs brésiliens. Ce sont en effet les colons portuguais qui au contact des arabes, en Afrique, ont imaginé les premiers en faire la culture systématique, notamment sur l’île de Madère. Destinée à l’origine à la production de sucre, cette culture a donc fait très tôt l’objet de sélection.
Dans le nord caraïbe et la plus grande partie de l’ïle, la canne à sucre sert uniquement à la production de rhum agricole. Le jus de canne n’est donc plus utilisé dans la production de sucre (à l’exception de l’usine du Galion sur le littoral atlantique ou de la production de sirop de canne). Il est distillé.
D’où la spécificité du rhum des Antilles françaises. Sa réputation à l’étranger vient du fait qu’il n’est pas le sous produit de la fabrication de sucre- on ne distille pas de la mélasse comme pour le rhum industriel- mais une production à part entière. On utilise donc la totalité de la canne pour la production du rhum agricole. La filière jouit donc d’une réputation flatteuse et les rhums martiniquais sont régulièrement primés dans les salons d’agricultures à l’étranger (Europe, Etats Unis) et en France.
Les distilleries se situent aujourd’hui dans l’agglomération de Saint Pierre. Depuis les fermetures des distilleries de Morne l’Etoile, du Réduit, le Morne Rouge n’a plus de distilleries.
Si la canne est bel et bien une culture d’exportation, il ne faut pas oublier cependant que plus de la moitié de la production annuelle de rhum est consommée localement.