Le pays des mornes

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Les haies d’érythrines sur les mornes entourant le Champflor

Le paysage du Morne Rouge est caractérisé par la présence de nombreux mornes, -nom d’origine créole des collines-.

On repère très vite les nombreuses haies d’erythrines et surtout d’immortelles qui quadrillent le paysage. Ces arbustes qu’on dirait taillés par la main de l’homme ne dépassent pas les 20 m de haut. Ils forment une sorte de bocage…mais un bocage typiquement martiniquais.

Ces haies protègent en fait les plantations de cannes à sucre et les bananeraies. Fragiles et exposées aux vents de l’Est, ces plantations courent sans cesse le risque d’être détruites comme cela a pu être le cas lors du cyclone David (1979), Cindy (1993) ou encore plus proche de nous….Dean (2007)

 

Un panorama exceptionnel: la plaine du Champflor.

Cliquez sur la carte pour découvrir la montagne Pelée, la rivière Capot, la Crête du Cournan, le Morne Jacob et le Piton Gelé, tous magnifiques sentinelles de ces lieux.

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La Montagne Pelée Les rivières Les mornes du Champflor

La mise en culture d’une terre jugée « froide »

La terre de cette région a longtemps fait l’objet d’une tentative d’occupation et d’aménagement comme le montre le discours de M.LABAT dans le rapport de M Joseph LAGROSILLIERE,  rapport du Conseil Général de la Colonie en 1930 (1).

« Aujourd’hui,la preuve est faite, les terres en forêts et en jachère du Champ Flore, ont été cultivées à leur tour, encore sur une faible part il est vrai mais les résultats obtenus ne laissent aucun doute sur la fertilité de son sol.

Déjà l’on y compte des distilleries agricoles. Votre serviteur lui même a été l’un des promoteurs de ce mouvement et avec lui M Crocquet qui, comme lui, y plante la canne. Ce dernier cultive aussi quelques vanilliers dont la récolte bat tous les records du pays. M Clerville y  a planté la citronelle et y a créé une usine pour distiller cette plante. M Yangting, un promoteur y cultive le café et le cacao et ses plantations font l’admiration de tous.

Quant à ses plantations vivrères, l’on peut dire qu’elles s’y développent avec une intensité extraordinaire car la plupart des légumes du pays qui alimentent le marché de Fort de France proviennent du Champ Flore. L’on n’y cultive pas encore, en grand nombre, le bananier; mais après quelques modestes essais, je suis par expérience en droit de vous dire que cette plante y trouve son véritable habitat.

Sans préparation presque sans aucun soin, le bananier ne meurt jamais dans ce quartier et les régimes qu’il produit défient toutes les comparaisons.

Encore un mot, Messieurs, sur l’ananas. A Champ Flore, la tête d’ananas piquée, n’importe où, se développe sans soin aucun: la première année vous avez un fruit et les années suivantes ce broméliécé sur une seul souche produit deux, trois, quatre, fruits.

Voilà Messieurs, ces terres qualifiées de terres froides dans l’ouvrage de M. Hayot. Enfin, j’avais répondu complétement à M Sevère sur ce point en lui disant que les bois d’essences tels que canneliers, bois d’Inde, Mahogany, acajou…etc…y poussent dans les forêts à l’état sauvage.

Voilà pourquoi, Messieurs, il faut aider à coloniser ce vaste et beau Champ Flore, en y reprenant les routes anciennes, en y traçant de nouvelles voies modernes, en y créant un centre de peuplement qui deviendra plus tard, j’en suis certain, une nouvelle ville placée au centre de notre Martinique. »

Notes :
(1) Archives Départementales de la Martinique, rapports du Conseil Général de la Colonie, 1930